10 des meilleurs films que vous ne voudrez plus jamais regarder

En cinéma, comme dans les autres formes d’art, il existe des œuvres de toute sorte. Que ce soit des comédies, des drames, des films d’action, d’horreur ou de science-fiction, chaque genre possède ses propres classiques, ses chefs-d’oeuvre indéniables. Généralement, on a tendance à croire qu’un succès cinématographique se définit, entre autres, par l’envie de le voir et de le revoir, un film qu’on peut regarder vingt fois sans se lasser, mais ce n’est pas toujours le cas. Un film peut se classer parmi les meilleurs et, pourtant, après l’avoir vu une fois, on n’a plus du tout envie de l’écouter de nouveau. Diverses raisons peuvent expliquer cela, par exemple que le film soit visuellement ou émotionnellement difficile pour les spectateurs. Voici 10 des meilleurs films à voir, mais que vous ne voudrez plus jamais regarder.

Requiem for a Dream

Drame psychologique de Darren Aronofsky paru en 2000, Requiem for a Dream ne peut laisser personne indifférent. Basé sur le roman éponyme de Hubert Selby, le film raconte l’histoire de Harry et Marion, un jeune couple qui souhaite se lancer en affaires, espérant devenir riches et heureux. Toutefois, les deux tourtereaux sont héroïnomanes et acceptent la proposition d’un ami de générer leurs fonds de démarrage en rejoignant le commerce de la drogue qui sévit autour de Coney Island. Malheureusement, cette décision les mènera tous à leur perte. Certes, Requiem for a Dream est une perle aux niveaux esthétiques et techniques, mais il vous laissera une profonde sensation de malaise et de mal être à cause de ses scènes trop explicites sur les hauts et les bas de la dépendance à la drogue.

Irréversible

Ce suspense français, gracieuseté de Gaspar Noé, sorti en 2002 raconte une histoire difficile. Alors qu’Alex se rend à une fête chez des amis en compagnie de son ex-mari, Marcus, et de son meilleur ami, Pierre, elle quitte seule la soirée, ennuyée par celle-ci. Alors qu’elle marche dans un passage souterrain, Alex croise le chemin d’un homme qui la viole. Dès lors, Marcus et Pierre se lancent à la recherche de l’homme qui a agressé la jeune femme. D’un côté, Irréversible est un film duquel on ne peut détacher notre attention et dont le rythme ne nous laisse pas le temps d’être dégoûté, mais l’histoire est tellement dure et certaines scènes, dont celle du viol, sont si explicites et violentes que les images resteront à jamais gravées dans votre mémoire.

Oldboy

Paru en 2003, le film Oldboy, réalisé par le Sud-Coréen Park Chan-wook, nous plonge dans le destin difficile d’un homme, Oh Dae-Su, qui se fait kidnapper un jour alors qu’il est en état d’ivresse. Il restera enfermé dans une chambre d’hôtel pendant 15 ans, ignorant toujours l’identité de son ravisseur. Soudainement libéré, le personnage se retrouve pris au piège dans une toile de conspiration et de violence. Alors qu’il tente d’obtenir vengeance, sa vie se complique davantage lorsqu’il tombe amoureux d’une chef sushi séduisante. Représentant l’un des meilleurs films de vengeance qui existe et proposant une rythmique différente des films hollywoodiens, le dénouement choquant de cette histoire vous laissera cependant l’impression que vous auriez préféré que le mystère entourant l’enlèvement de Oh Dae-Su ne soit jamais révélé.

Funny Games

En 2007, Michael Haneke nous offrait l’intense suspense psychologique Funny Games, un remake plan par plan d’un film australien du même titre paru en 1997. Alors qu’une famille se rend dans sa maison secondaire pour les vacances, elle se retrouve la proie de deux jeunes tueurs en série qui la prend en otage, forçant le couple et leur jeune fils à participer à des jeux sadiques s’ils veulent rester en vie. Comme l’indique le réalisateur, ce film se veut une réflexion et une critique de la violence utilisée dans les médias. Aussi bon et prenant que soit ce film, toute l’horreur et l’angoisse vécues par la famille ne peuvent que nous nouer l’estomac et nous donner des cauchemars. Horrible et angoissant, Funny Games n’est pas un film qu’on s’amuse à regarder plus d’une fois, surtout qu’on ne peut pas vraiment dire que le plaisir soit au rendez-vous dès la première écoute.

The Wrestler

Darren Aronofsky a frappé une seconde fois en 2008 avec un film bien différent, quoi que tout aussi bon et déroutant que Requiem for a Dream, soit The Wrestler. On y suit Randy «The Ram» Robinson, un lutteur qui a connu ses jours de gloire il y a bien longtemps. Luttant encore de manière occasionnelle lors d’événements spéciaux de promotion, il gagne désormais sa vie comme employé de supermarché. Un jour, Randy est victime d’une crise cardiaque qui l’oblige à totalement cesser la lutte. Tentant alors de renouer contact avec sa fille et de trouver l’amour dans un club de striptease, Randy réalisera que sa vie n’a plus de sens sans la lutte et prendra la décision de tenter le tout pour le tout lors d’un dernier match. Ce film désolant, bien que magnifique, vous laissera certainement en pleurs et vous n’aurez pas envie de vivre toutes ces émotions une seconde fois.

Enter the Void

En 2009, le réalisateur d’Irréversible, Gaspar Noé, a offert aux cinéphiles une autre œuvre admirable, mais tout aussi dérangeante, intitulée Enter the Void. Il nous y raconte l’histoire d’Oscar et de sa sœur Linda qui ont récemment emménagé à Tokyo. Respectivement dealer de drogue et danseuse nue dans une boîte de nuit, leur vie bascule un soir lorsqu’Oscar est abattu par la police dans les toilettes d’un bar après avoir été dénoncé par un de ses clients et ami. Oscar avait promis à sa sœur de ne jamais l’abandonner, alors au moment où son âme quitte son corps, cette dernière amorce une longue errance à travers la ville. Décrit comme un drame psychédélique par son propre réalisateur, Enter the Void est une franche réussite sur les plans techniques, esthétiques et thématiques, mais s’avère être beaucoup trop disjoncté et éclaté pour donner envie de se relancer dans une telle expérience.

Antichrist

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Antichrist de Lars Von Trier, sorti en 2009, est l’un des films les plus perturbants à regarder. Divisé en 6 parties – un prologue, quatre chapitres et un épilogue -, le film suit un couple qui doit vivre avec la perte de leur jeune fils. Suite au décès de leur bambin, qui a escaladé la fenêtre de sa chambre et qui est tombé par-dessus bord alors que ses parents étaient en train de batifoler, la femme se retrouve à l’hôpital dans un état de deuil atypique qui la paralyse. Son mari, qui est thérapeute, ne croit cependant pas aux soins psychiatriques offerts à sa femme et décide de s’occuper d’elle lui-même. Ils se rendent donc dans une cabane dans les bois afin de se retirer du monde. Cependant, une fois là-bas, l’homme est en proie à d’étranges visions et la femme commence à manifester un comportement sexuel sadomasochiste de plus en plus violent. Alors que son exécution artistique est absolument incroyable, Antichrist s’avère un film extrêmement traumatisant et dérangeant.

Fruitvale Station

En 2013, le réalisateur Ryan Coogler nous offrait son puissant film Fruitvale Station. Basé sur un fait réel, le film raconte l’histoire d’un jeune jordanien de 22 ans, Oscar Grant, qui vit maintenant aux États-Unis et qui se fait abattre par un agent du Bay Area Rapid Transit en 2009. Père d’une fillette de 4 ans et amoureux infidèle, Oscar est un petit dealer de marijuana qui tente de reprendre sa vie en main suite à quelques mois passés en prison. Alors qu’il célèbre le Nouvel An et l’anniversaire de sa mère le 31 décembre 2009, il accepte de se rendre à San Francisco pour voir les feux d’artifice. Toutefois, au petit matin, sur le chemin du retour, une bataille éclate entre Grant et un ancien codétenu. Alors que la police tente de régler la situation et d’arrêter les deux hommes, Grant reçoit une balle dans le dos et meurt durant la chirurgie. Dès que le film commence, on voit déjà des scènes réelles du meurtre de Grant, ce qui fait en sorte qu’aussi beau, optimiste et inspirant qu’il aurait pu être, Fruitvale Station n’en est que plus douloureux quand on pense que tous les efforts de Grant pour accéder à une vie meilleure sont vains. Les chances que vous ayez envie d’écouter cette œuvre cinématographique une seconde fois sont minces.

Green Room

Green Room de Jeremy Saulnier, sorti en 2016, est un suspense policier d’horreur des plus enlevants, mais aussi des plus intenses. Alors que le groupe de punk rock The Ain’t Rights termine une tournée plutôt désastreuse, il accepte de faire un dernier spectacle dans un coin reculé de l’Oregon. Toutefois, à son retour en coulisse après un set, le groupe se retrouve face à un cadavre encore chaud. Les membres de The Ain’t Rights se retrouvent donc la cible de skinheads violents bien déterminés à éliminer les témoins gênants de leur crime. Ils décident donc de s’enfermer dans une pièce et tentent de trouver un moyen de s’en sortir vivants. Alors que l’histoire est extrêmement prenante, les scènes de tuerie explicites montrant décapitation et bains de sang des plus morbides vous retourneront l’estomac et ne vous donneront aucunement envie de revivre toute cette horreur.

Manchester by the Sea

Manchester by the Sea de Kenneth Lonergan est sorti en 2016 et a immédiatement été un franc succès. Toutefois, les gens ayant souhaité le revoir après un premier visionnement se sont certainement faits plutôt rares. On y raconte l’histoire de Lee Chandler, un homme à tout faire qui vit reclus, loin de tous. Ses seules sorties sont celles qu’il fait au bar, où il finit très souvent par se battre. La vie de Lee changera, cependant, le jour où il apprend que son frère est décédé d’un arrêt cardiaque. Il devra, à contrecœur, retourner dans sa ville natale, Manchester by the Sea, qu’il a fui il y a plusieurs années, afin d’organiser les funérailles et de prendre soin de son neveu. Son retour dans cette ville sera difficile; Lee se verra constamment confronté aux démons de son passé et bien qu’avoir la charge de son neveu pourrait sembler suffisant pour le remettre sur pied, Lee devra admettre qu’il est incapable de vaincre la dépression et la culpabilité qui l’assaillent depuis l’incident malheureux qu’il a jadis causé. Fort en émotions, ce film l’est en fait peut-être trop. Il s’agit d’une grande œuvre, mais personne n’a envie de revivre toute la douleur et la tristesse du personnage principal.

Comme le prouvent ces 10 œuvres cinématographiques, il est possible d’avoir devant nos yeux l’un des meilleurs films qui soient sans pour autant avoir envie de le regarder à nouveau une fois notre première écoute terminée. Malgré tout, il ne faut pas craindre de les voir puisqu’ils sont réellement admirables.

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